FLASH INFO : Les chiffres alarmants de l’immigration

Dans un communiqué de presse publié au début de l’année, Frontex révèle des données effrayantes. En 2022, l’agence européenne de garde-frontières et garde-côtes a recensé 330 000 franchissements irréguliers, soit une augmentation de 64 % par rapport à 2021. Selon les estimations, 2 500 personnes sont mortes en essayant d’atteindre l’UE l’année dernière.


Des sauveteurs sortent un corps de l’eau, près de la plage de Cutro (Sud de l’Italie), à la suite du naufrage d’une embarcation qui transportait plus d’une centaine de migrants, le 26 février 2023. GIUSEPPE PIPITA / AP

Tous plus meurtriers les uns que les autres, les naufrages en Méditerranée se multiplient depuis le début de l’année. Les dirigeants européens n’hésitent pas pour autant à être de plus en plus durs vis à vis du contrôle des migrations et des rapatriements. C’est dans ce contexte tendu que la question migratoire refait surface au cœur d’un agenda politique européen qu’elle n’a jamais vraiment quitté.

En effet, les chiffres pour l’année 2022 n’ont jamais été aussi hauts depuis 6 ans, rapporte Euronews. Par ailleurs, ces données excluent la grande majorité des quatre millions de réfugiés ukrainiens qui ont fui la guerre en Russie et dont les demandes sont traitées séparément, dans le cadre de la directive sur la protection temporaire.

C’est sur la route des Balkans occidentaux et de la Méditerranée orientale que les plus fortes hausses ont été enregistrées, avec des progressions respectives de 136 % et 108 %. De leur côté, les 27 ainsi que la Norvège et la Suisse ont reçu 966 000 nouvelles demandes d’asile, soit une augmentation de plus de 50 % par rapport à l’année précédente. Il s’agit du chiffre le plus élevé enregistré par l’Agence européenne pour l’asile depuis 2016, année où plus de 1,2 million de demandes avaient été déposées.

Number of illegal border-crossings January – December 2021 – 2022, FRONTEX

Face à ces chiffres, la Commission européenne tient un discours implacable. Mardi dernier (14 mars), Bruxelles a exhorté les États membres à accroître l’expulsion des demandeurs d’asile déboutés. « Lorsque nous ne parvenons pas à renvoyer des personnes, cela entrave notre système et érode la confiance », a honteusement déclaré la suédoise Ylva Johansson, Commissaire européenne aux Affaires intérieures, avant d’ajouter : « Pour protéger le droit de demander l’asile, nous devons montrer que nous traitons de manière adéquate les personnes qui ne remplissent pas les conditions requises pour bénéficier de la protection internationale ». « Nous avons besoin de l’immigration, mais elle doit se faire de manière légale et ordonnée » a-t-elle fini par conclure. En 2022, « seulement » 21 % des personnes ne pouvant pas prétendre à la protection internationale dans l’UE ont été renvoyées dans leur pays d’origine.

La commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson (à gauche), et le vice-président de la Commission chargé des Migrations et de la promotion du mode de vie européen, Margaritis Schinas (à droite). EPA-EFE/JULIEN WARNAND

De son côté, le grec Margaritis Schinas, Vice-président de la Commission chargé des Migrations, a expliqué que l’UE devait établir « des principes communs sur la manière dont nous gérons nos frontières […] afin d’empêcher que des individus ne montent les pays les uns contre les autres ». Rappelons qu’à ce titre, un coordinateur européen des retours a été nommé l’an dernier. Son rôle ? Établir une stratégie opérationnelle commune en matière de retours et de renforcer la coopération entre les États membres et Frontex…

Quant aux dirigeants de l’UE, ils se sont fixés comme objectif les élections européennes de l’année prochaine pour finaliser la série de dossiers législatifs qui composent le Pacte sur la migration et l’asile, rapporte Euractiv.

Mathilde Vayne

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