Pour la première fois depuis la fin de la Guerre Froide, un journaliste américain est détenu en Russie. Evan Gershkovitch, reporter pour le Wall Street Journal, accusé de récolter des informations sur l’armée russe au profit des États-Unis, avait été arrêté au mois de mars en Russie. Depuis lors détenu dans une ancienne prison du KGB, il avait fait appel et déposé une plainte contre sa détention pendant la durée de l’enquête. Entendue le mardi 18 avril, celle-ci a été rejetée par un tribunal statuant que Gershkovitch serait détenu jusqu’à la date de son procès le 29 mai. La caution de plus de 500 000 euros proposée pour sa libération par le Dow Jones, propriétaire du Wall Street Journal, a également été rejetée.
Depuis le début de l’invasion en Ukraine, une véritable chasse aux sorcières s’est mise en place en Russie, les accusations d’espionnage pleuvant sur des citoyens russes comme sur des ressortissants étrangers. Si reconnus coupables, ceux-ci encourent une peine de 20 ans de prison. Après que le Wall Street Journal et la Maison-Blanche aient nié l’accusation à l’encontre de Gershkovitch, plus de 40 États ont publié lundi une déclaration commune dans laquelle ils manifestaient leur inquiétude à l’égard du comportement intimidant de la Russie envers les médias.
The Guardian, 18/04/2023 : “Russian judge rejects WSJ reporter Evan Gershkovich’s detention appeal”
Demet Yilmaz
Perspective Europe 